Arrivé sans tambour ni trompette aux premières heures de décembre, le premier album solo de l’Anglais Tom Sanders fait partie des petits trésors cachés de 2020. Only Magic aurait pourtant mérité de trouver un écho bien plus important, tant il est venu confirmer tout le bien que nous pensions déjà du chanteur-guitariste des admirables Teleman.
Le Londonien, dont tous les plans avaient été brusquement mis à l’arrêt par la crise sanitaire, a su mettre à profit cet intermède forcé pour se concentrer sur un projet personnel dont les chansons disent beaucoup des moments d’isolement propices à l’introspection qui ont rythmé l’année écoulée. Entre folk de l’ère digitale (Most Of The Time, Little Human) et electro-pop minimaliste (Fly for A While, Touch Down), cette première escapade en solitaire évoque les vicissitudes de notre époque, avec un souci d’efficacité dont le garçon ne s’est jamais départi avec Teleman, ou précédemment avec les oubliés Pete & The Pirates.
Comme la plupart de ses confrères musiciens, Tom Sanders doit avoir des fourmis dans les jambes à l’idée de renouer un jour avec les concerts et l’excitation de la vie en groupe. Cette parenthèse intimiste gardera néanmoins le charme exquis et fugace d’un instant volé.