Sleeper – The Modern Age

(Gorsky Records)

Tel un phœnix, Sleeper renaît de ses cendres après 22 ans d’absence studio pour un nouvel album que l’on n’attendait pas vraiment. Le groupe maîtrise toujours aussi bien l’écriture de pop songs efficaces, aux mélodies entêtantes.

Après avoir usé trois bassistes entre 1993 et 1998, dont Diid Osman que l’on avait croisé pendant la tournée Smart à l’Exo 7 à Rouen en mai 1995 ou Glastonbury en juin 1995 et pour la tournée The It Girl à la Route du Rock en 1996, le noyau dur composé de Louise Wener (chant et guitare), Jon Stewart (guitare) et Andy Maclure (batterie, percussions, claviers…) recrute Kieron Pepper (croisé chez The Prodigy ou Flint) pour prendre la place de bassiste, place qui semble très instable.

Si vous aviez aimé Sleeper en 1995 pour la sortie de Smart, en 1996 pour l’album The It Girl ou bien encore en 1997 pour Pleased to Meet You (album passé inaperçu en France), vous ne pouvez pas passer à côté de Sleeper en 2019. The Modern Age vous replongera dans les grandes eaux de la britpop. Le légendaire Stephen Street (The Smiths, Blur, Kaiser Chief, The Ordinary Boys, Babyshambles ou bien encore Aline) est une nouvelle fois à la production, la fidélité paie et on retrouve toujours cette écriture que l’on a pu aimer par le passé.

Justement, le passé est probablement ce qui incarne le mieux l’album. Sleeper ne se réinvente pas, il suffit d’écouter les premiers accords de Paradise Waiting pour entrer tout de suite dans le vif du sujet, mais on passe un bon moment pop. La voix de Louise Wener est toujours aussi séduisante, elle n’a pas perdu ses tics de chant. Sa manière de chanter et de terminer les mots sont l’ADN du groupe même si on sent parfois que c’est un peu poussif ou facile. C’est cette zone de confort que Sleeper affectionne, mais on aurait aimé qu’ils s’essayent à des pistes nouvelles, comme sur le superbe Big Black Sun qui clôture ce disque.

Avec The Modern Age, Sleeper va conquérir un nouveau public, tout du moins en Angleterre ; depuis que le groupe s’est reformé en 2017, ses concerts sont presque tous sold-out. Il faut préciser qu’outre-Manche, Sleeper a cartonné à l’époque et a vendu pas loin de 500 000 albums sur sa carrière, tous dans le top 10 – la reprise Atomic de Blondie sur la BO de Trainspotting propulsant le groupe à l’international. Louise Wener, qui depuis ses débuts a recherché les lumières de la gloire et voulait connaître le succès malgré tous les problèmes que l’on peut rencontrer quand on gravite dans ce milieu (drogue, alcool, sexisme… elle en parle dans sa biographie Just for One Day: Adventures in Britpop éditée en 2012), a la chance de vivre une nouvelle carrière artistique. Une nouvelle fois, Sleeper résonne dans nos oreilles et nous propulse dans nos souvenirs de jeunesse. C’est plutôt bien foutu, alors profitons-en encore un peu.

Discographie
Smart (1995)
The It Girl (1996)
Pleased to Meet You (1997)
The Modern Age (2019)

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