Rodolphe Burger – Good Alive

(Dernière Bande)

Jamais on ne se lassera de la beauté volatile des compositions de Rodolphe Burger. Il y a dans chaque chanson, qu’elle soit susurrée ou contée une intimité qui n’est pas négociable, qui s’impose à l’auditeur, lequel est immédiatement bercé par des lignes d’accords qui viennent s’ancrer dans la mémoire comme des souvenirs accrochés à son histoire personnelle. C’est ce qui rend l’oeuvre de Burger universelle, même si elle exige maturité et concentration.
Ce double LP est le résultat d’enregistrements réalisés à Metz et à Brest, pendant la tournée Good, qui s’est étalée sur deux années. Burger n’a pas son pareil pour installer des climats et servir les textes littéraires dont s’inspire sa musique, lesquels, de Cadiot à Beckett, en passant par Savitskaya, ont tous une résonance particulière. Tout est fait ici pour que la musique devienne l’accessoire des mots et non l’inverse, ce qui n’est somme toute pas si fréquent. La voix de Sarah Murcia vient soutenir le timbre haut et grave de Burger sur plusieurs titres et l’on exulte à l’écoute de ces morceaux qui prennent une dimension subitement quasi spirituelle tant ils sont portés par la grâce. Quelques accords stridents de guitare viennent parfois perturber le cours tranquille des accords de basse qui flottent littéralement dans l’air, comme si ces mélodies étaient suspendues et voguaient au gré du vent.

 @ Marie Monteiro

Cet album live n’est donc pas un album comme les autres puisqu’on n’ y entend pas le public, ou très peu. On y entend en revanche quinze atmosphères, quinze ambiances portées par une instrumentation aérienne avec une réverbération qui n’est jamais poussée à outrance, toujours dans le but de servir des paroles à haute densité. On retrouve à l’évidence dans le track listing les titres emblématiques qui irradiaient déjà sur l’album studio Good : Providence, An Lili, Cummings, mais aussi des chansons qui sont presque passées au rang de classiques (Samuel Hall, Family Dingo, John and Mary). Il faudra tout de même se presser pour devenir l’heureux propriétaire de ce bel objet lequel, si l’on en croit le site de l’intéressé, n’est édité qu’à cinq cent exemplaires et livré avec le film Good de Patrick Mario Bernard, le tout enrobé – on a l’habitude avec Dernière Bande – d’une somptueuse pochette. On pourra ainsi patienter jusqu’à la sortie d’un nouvel enregistrement annoncé pour le printemps prochain. Le temps ne passe pas vite quand il s’agit de Rodolphe Burger.

Rodolphe Burger – Good Alive

Discographie

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