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Procol Harum – Still There’ll Be More – An Anthology 1967-2017

(Cherry Red)

 

Comme souvent, tout commença avec un 45 tours. Celui de mon père. Farfouillant dans sa discothèque, je tombais sur cette galette : A Whiter Shade of Pale  en face A , Lime Street Blues en face B. Et, au dos, une inscription de mon père, comme il aimait en mettre pour se rappeler le moment de son achat : « succès juin-juillet-août-septembre 1967 ». 4 mois… en ces périodes où les morceaux géniaux débarquaient tous les deux jours, c’était énorme.


Et ce regard étrange qu’il avait lorsqu’il me parlait de ce titre, A Whiter Shade of Pale, comme s’il se remémorait la langueur et la magie du slow, et les jolies conquêtes qui allaient avec. Oui, ce titre de Procol Harum semblait résumer à lui seul ce fameux été 67, zénith de la pop des années 60. Et, à l’écoute du morceau en 2018, la magie opère encore à plein. Probablement l’un des plus grands slows de l’histoire, A Whiter Shade of Pale, à la mélodie librement inspirée de l’Air on the G String From Suite No. 3 de J.S. Bach, est porté par un orgue hammond onirique et souverain (splendide Matthew Fisher), la voix blue-eyed soul de Gary Brooker, les paroles ésotériques de Keith Reid… Un titre à couper le souffle, qui fût la bénédiction et la malédiction du groupe. Souvent réduit par le grand public à ce seul morceau (comme l’arbre cachant la proverbiale forêt),  Procol Harum enchaîna pourtant par la suite des albums somptueux qui, bien que se vendant tout à fait honorablement, n’atteignirent jamais les cimes commerciales de ce premier hit.

Cherry Red tente de rétablir la vérité. Sa campagne de réhabilitation passe par ce somptueux coffret 5 cd et 3 DVD, qui regroupe certains des morceaux les plus emblématiques du groupe entre 1967 et 2017 (le groupe existe encore aujourd’hui), auxquels s’ajoutent deux live inédits de 1973 (à l’Hollywood Bowl, avec orchestre et chorale) et de 1976 (à Bornemouth), et les apparitions télévisées du groupe. L’occasion de goûter les sublimes parties de batterie du regretté B.J. Wilson, si libres, inventives (Quite Rightly So, Broken Barricades, fabuleuses) , la voix si chaude et claire de Gary Brooker, la guitare fuzz et Hendrixienne du grand Robin Trower… Et, bien sûr, l’orgue et le piano, essence même de Procol Harum, qui lui confère cette identité si particulière, pas très éloignée de Traffic à la même époque (la voix de Brooker rappelant souvent celle de Steve Winwood), mais avec cette appétence plus spécifique pour les envolées lyriques et le sens de l’emphase (A Salty Dog, Grand Hotel, symphoniques et magnifiques). Le groupe connaîtra, autour de Gary Brooker, plusieurs changements de line-up,  ce qui ne nuira en rien à la qualité de leurs albums, au moins entre 1967 et 1974. Citons parmi ces derniers les indispensables Shine on BrightlyA Salty Dog, Home, Grand Hotel

Les deux live présents dans ce coffret mettent en avant les deux facettes du groupe : une formation capable de reprendre Le Beau Danube Bleu de Strauss et d’enchainer I Can’t Help Myself (Sugar Pie Honey Bunch), aussi à l’aise dans des structures blues que dans des arrangements d’orchestre (le live de 1973 à l’Hollywood Bowl avec orchestre et chorale est totalement hallucinant, lyrique mais jamais ampoulé). C’est peut-être justement ce grand écart qui a fait la force et la faiblesse du groupe, le grand public ayant parfois du mal à les situer stylistiquement parlant.

Ce coffret pose en soi, une difficulté. Il contentera les complétistes, même si certains d’entre eux auront déjà quasiment tout. Pour les néophytes, la compilation 2 CD constituera une introduction idéale à l’art de Procol Harum, groupe atypique, réunion de talents immenses, dans lequel la culture classique se disputait au rhythm ‘n’ blues le plus pur (Brooker, Trower, Copping et Wilson faisaient auparavant partie des Paramounts, groupe pratiquant un rhythm ‘n’ blues échevelé) pour donner un produit typiquement anglais hors du temps. Mon souhait le plus cher est que cette ressortie permette enfin de contribuer à dissiper le quiproquo du groupe « one hit wonder » et de révéler Procol Harum tel qu’il est : l’un des plus grands groupes pop des années 60 et 70.

Discographie  (studio) :

Procol Harum (1967)
Shine On Brightly (1968)
A Salty Dog (1969)
Home (1970)
Broken Barricades (1971)
Grand Hotel (1973)
Exotic Birds and Fruit (1974)

Procol’s Ninth (1975)
Rock Roots (1976)
Something Magic (1977)
Prodigal Stranger (1991)
The Long Goodbye (1995)
The Well’s on Fire (2003)

Crédit photo : DR

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