Les Secrets les Mieux Gardés de la Pop (34) : Steven Adams

Steven Adams and The French Drops viennent tout juste de sortir leur deuxième album, Keep It Light ! Plein de malice, d’une certaine rage contenue et de joie de vivre, cet opus porte bien son nom et fait plaisir. Steven Adams (que vous avez peut-être connu à l’époque de The Broken Family Band ou sous ses noms Singing Adams et Steven James Adams) a évoqué avec nous des chansons et quelques-unes de ses influences, pas si surprenantes que ça finalement.
Bonjour Steven, où est-ce que tu tu as grandi et est-ce que cet environnement a eu un impact sur ta musique ?

On a pas mal bougé quand j’étais très jeune, j’ai passé la plus grande parte de ma jeunesse dans le sud du Pays de Galles et aussi juste de l’autre côté de la frontière, en Angleterre. Mais je suis allé en classe au Pays de Galles et je me sens plus Gallois qu’Anglais. Je ne sais pas exactement dans quelle mesure ces endroits ont inspiré mes chansons, mais plus j’avance dans la vie plus je pense à tous ces lieux et je crois que tout est relié.

 

Est-ce qu’il y avait beaucoup de musique à la maison ? Des musiciens dans la famille ? 
Mes parents n’étaient pas du tout versés dans la musique et même s’ils n’avaient pas de goûts vraiment affirmés, ils m’ont quand même fait connaître des artistes que j’aime toujours: les Beatles, Sinatra, Bob Marley, Simon and Garfunkel… Avec eux, je regardais aussi Top of the Pops chaque semaine et on avait des disputes passionnées. J’ai compris assez jeune ce qu’étaient les différences culturelles et générationnelles. J’ai commencé à m’identifier avec des choses qui étaient à l’opposé des goûts de mes parents. Nous avions un piano, et même si personne n’était capable d’en tirer un son, j’ai toujours eu le sentiment qu’il fallait des instruments de musique dans une maison, au même titre que des livres ou des coussins.
Est-ce que tu te souviens des artistes qui ont eu le plus d’impact sur toi à cette époque ?
J’adorais les Beatles depuis l’enfance puis j’ai découvert Duran Duran aux alentours des 9 ans et j’en étais complètement obsédé. Au collège, je me suis tourné à fond vers le ROCK, l’album House of Blue Light de Deep Purple, Def Leppard, Bon Jovi… et peu à peu j’ai bifurqué vers le thrash metal, surtout Anthrax, Slayer et DRI, puis ça a été les Dead Kennedys, Black Flag, et plein d’autres trucs punk et hardcore. Je n’ai vraiment compris le punk britannique que des années plus tard mais j’ai adoré Crass dès la première écoute.
A 14 ans, ça a été une véritable épiphanie, j’étais en vacances au bar d’un hôtel pourri espagnol avec mes parents et j’ai vu The Jesus and Mary Chain sur MTV Europe, ça a tout changé. Je voulais être l’un d’eux et, plus important, j’ai senti que ça pouvait arriver. Ça m’a rapidement conduit au Velvet Underground, au garage rock, au psychédélisme, aux Spacemen 3 et certains choix de vie aussi…
Est-ce que tu aurais une anecdote d’enfance marrante à me raconter ?

Le premier groupe que j’ai essayé d’intégrer n’a pas voulu du moi parce que je n’étais pas assez cool. En même temps, je les comprends, pendant l’essai j’ai mimé une chanson de U2 que je ne connaissais pas, avec un crayon à papier en guise de micro. J’ai fait partie d’un groupe quand j’avais dans les 16 ans, on jouait dans des fêtes et on avait parfois de vrais concerts mais ils m’ont viré au prétexte que j’étais un genre de drogué.

Quelle est la première chanson que tu as écoutée aujourd’hui ? 

Acknowledgement, la première partie de A Love Supreme, parJohn Coltrane.
Est-ce qu’il y a une chanson qui te fait pleurer ?
A Crush in the Ghetto de Jolie Holland. C’est une chanson belle et heureuse, mais je trouve qu’elle a aussi un petit quelque chose d’infiniment poignant.

Quelle chanson d’un autre artiste aurais-tu aimé écrire ?
Got Nuffin’ de Spoon. Je ne peux pas écrire ce genre de trucs.
A part des musiciens, qui t’a le plus influencé ?
A chaque fois que je parle influences, j’ai toujours l’impression de déformer la réalité des personnes que j’évoque. J’aime des tas de choses que font des gens très différents, puis ensuite ça passe dans ce drôle de filtre personnel. Je pense que je suis inspiré par des gens qui sont moins tendus que moi, ou qui font plus de trucs, ou  sont plus éloquents !

Steven Adams

Est-ce que tu as un moment, un endroit et un instrument privilégiés pour écrire ?

Oui. Dès que que tout le monde à la maison est à fond ou sur les nerfs. Mais jamais la nuit. Des moments brefs, idéalement tôt le matin. J’ai toujours composé sur ma guitare mais j’ai un piano électrique qui est pas mal du tout, du coup j’ai commencé à l’utiliser de temps en temps.

Est-ce que tu pense déjà au prochain album avec les French Drops ? 
J’ai commencé à y penser, j’ai quelques idées qui me trottent dans la tête et j’aimerais qu’on fasse effectivement le suivant ensemble.
Je vais m’amuser avec quelques bribes de chansons pendant quelques temps puis je les leur montrerai et leur demanderai s’ils ont envie de remettre en marche la machine et j’espère qu’ils seront partants !
Qui a eu l’idée du nom du groupe ?
Il y a une chanson sur mon album Old Magick qui s’intitule French Drop, qui parle de quelque chose qui disparaît. En anglais, un « French Drop » c’est un truc de magicien qui se fait avec les mains dans lequel on fait disparaître un objet. On a tous grandi en Europe et je suis très content qu’on ait choisi ce nom.
Laquelle de tes chansons pourrait illustrer cette interview ?  

My Brother, The Racist du nouvel album, qui est sans doute la meilleure intro à cet opus.

Discographie

Avec The French Drops
Keep It Light (2020)
Virtue Signals (2018)

En Solo
Old Magick (2016)
House Music (2014)

En tant que Singing Adams
Everybody Friends Now (2011)
Moves (2012)

Avec Broken Family Band
Please and Thank You (2009)
Hello Love (2007)
Balls (2006)
Welcome Home, Loser (2005)
Jesus Songs (2004)
Cold Water Songs (2003)

https://stevenjamesadams.bandcamp.com/
https://shop.fikarecordings.com/album/keep-it-light

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