L’année dernière ressortait l’un des grands disques de pop de ces 15 dernières années, All The Pleasures Of The World, des Crayon Fields. Dès les premières notes du morceau d’ouverture, Mirror Ball, peut-être avez-vous eu, comme nous, la sensation que ces chansons de toute beauté ont toujours existé. Le principal artisan du groupe, Geoffrey O’Connor, nous a accordé une interview dans laquelle il est revenu sur quelques-unes de ses influences. Il a également évoqué le projet sur lequel il travaille en ce moment, à son rythme et avec des complices, dont on a hâte d’écouter le résultat.
Bonjour Geoffrey, où est-ce que tu as grandi ? Est-ce que cet endroit t’a inspiré musicalement ?
A Preston, dans l’Etat du Victoria en Australie. Pas vraiment inspiré, mais Courtney Barnett si, j’ai l’impression, pour sa chanson Depreston. Quand j’ai commencé à faire de la musique, au début de l’adolescence, les seuls trucs qui me branchaient c’était ce que je voyais à la télé et l’image que j’avais de ce que devait être l’âge adulte. Pas grand chose n’a changé en vérité.
Est-ce qu’il y avait beaucoup de musique à la maison ? Des musiciens ?
Pas vraiment. Juste quelques classiques. Mon père jouait du tuba dans le Wangaratta Marching Band.
Quelles chansons ont eu le plus d’impact sur toi quand tu étais enfant ?
Le premier truc qui m’a vraiment happé, c’était I Can Hear Music des Beach Boys et Missionary Man de Eurythmics.
Est-ce que tu aurais une petite anecdote d’enfance à me raconter ?
J’ai mangé toutes les olives des tables d’un mariage quand j’avais 3 ans, parce que je pensais que c’était du raisin. Ou peut-être que c’est le contraire. De toute façon je suis sûr que j’ai foutu le bordel dans leur mariage.
Tu as commencé par écouter quoi ce matin ?
When Will Death Come de Sarah Mary Chadwick.
Est-ce qu’il y a une chanson qui te fait pleurer ?
Pas vraiment. Celles que j’aime vraiment déclenchent une vive réponse émotionnelle mais pas de larmes. Les films peuvent me faire ce genre d’effets mais pas les chansons.
Quelle chanson d’un autre artiste aurais-tu aimé écrire ?
It Must Have Been Love de Roxette.
(Ecoutez ici la version de Crayon Fiels de ce titre)
Quels artistes (non musiciens) t’ont le plus influencé ? Et à quel titre ?
Des acteurs peut-être. Je ne comprends pas du tout comment on fait l’acteur, ça a toujours été très mystérieux pour moi. De la même manière que pour la voix d’un chanteur, le charisme d’un acteur est pour moi difficile à définir. Il semble que tout parte surtout de son tempérament. Je pense que les acteurs que j’admire beaucoup, Gena Rowlands, Peter Falk, Shelley Duvall, Viola Davis, Mark Ruffalo, ou Charlotte Rampling par exemple, ont dû avoir une certaine influence sur moi. Je ne suis pas un grand lecteur mais Dorothy Parker, Raymond Carver et Françoise Sagan m’ont inspiré d’une certaine manière, pour leur aptitude à créer des récits concis et ouverts. Je pense que c’est ce que j’essaie de faire pour mes propres chansons.
Est-ce que tu te souviens du moment où tu as décidé de devenir musicien ?
Il n’y a pas eu de moment précis ni de décision en fait..
Sur quel instrument est-ce que tu composes le plus ?
En ce moment, j’aime bien écrire sur mon piano électrique ou ma guitare aux cordes en nylon, plutôt le matin.
Est-ce que tu as un album en préparation ?
Oui un album de duos sous mon propre nom (Geoffrey O’Connor). Des duos avec mes chanteurs préférés et d’autre artistes avec qui j’ai travaillé. Ça me prend une éternité mais j’y suis presque 🙂
Quelques noms…
Sui Zhen, Laura Jean, Sienna Thornton, Sarah Mary Chadwick, June Jones et Nicole Thibault.
Est-ce que ce sera des reprises, des nouveaux titres ?
Que des nouvelles chansons, que j’ai écrites 🙂
Est-ce qu’il y a une question que tu aurais aimé qu’on te pose en interview ?
C’est une excellente question mais non.
Laquelle de tes chansons est-ce que tu choisirais pour illustrer cette interview ?
Her Name On Every Tongue
Discographie
Crayon Fields
Animal Bells (2006)
All The Pleasures Of The World (2009)
No One Deserves You (2015)
https://crayonfieldsforever.bandcamp.com/
Geoffrey O’Connor
Liquorice Night (by Sly Hats) (2007)
Vanity is Forever (2011)
Fan Fiction (2014)