Depuis le milieu des années 80 au sein de groupes éphémères (Transaction, Pioneers West, The Thieves, Rise…), jusqu’à la révélation à la fin des années 90 à la tête de ses Cosmic Rough Riders ou en solo, l’artiste écossais Daniel Wylie à toujours été fidèle à ses rêves, d’Amérique, de folk, de country, de psychédélique, à bord de chansons ultra mélodieuses dans lesquelles il se projette dans de grands espaces. Alors qu’il travaille à son prochain album solo, qui s’intitulera Atoms and Energy, Daniel à évoqué avec nous ses influences, son club de foot préféré, et l’enregistrement des dernières chansons, qui s’annoncent acoustiquement très prometteuses.
Bonjour Daniel, où est-ce que tu as grandi et est-ce que cet endroit t’a inspiré dans ta musique ?
J’ai grandi à Glasgow, en Ecosse, dans un des quartiers de la ville appelé Castlemilk. Écouter de la musique était mon échappatoire à une certaine tristesse ambiante. La musique transportait mon petit esprit vers des destinations plus exotiques. La plupart des artistes que j’aimais venaient d’Amérique, Steely Dan, Joe Walsh, Edgar Winter, The Steve Miller Band. Et je n’avais pas envie d’écrire sur l’endroit où je vivais, je voulais m’en échapper et projeter mon imagination bien plus loin.
Est-ce qu’il y avait beaucoup de musique à la maison quand tu étais petit ? Des musiciens dans la famille ?
Pas de musicien non, même si mon père connaissait quelques accords à la guitare, mais la maison débordait de musique tout le temps. Mes parents étaient fans de country music et de folk. Petit, j’étais bercé par Hank Williams, Patsy Cline, Willie Nelson, Johnny Cash et des gars comme Bob Dylan et The Dubliners. Et plutôt que de me donner de l’argent de poche, mes parents préféraient m’acheter un disque par semaine, du coup j’avais plein de 45T de pop tout frais: See Emily Play de Pink Floyd, Then I Kissed Her des Beach Boys et quelques albums aussi, Help! des Beatles, le premier des Monkees et la compilation des Stones, Through The Past Darkly. Plus tard mon père a tenu un stand de disques au marché Barrowland de Glasgow, j’y travaillais quand j’étais ado et je me payais en albums ! J’ai eu accès à tellement de trucs.
Est-ce que tu te souviens quels artistes et quelles chansons ont eu le plus grand impact sur toi à ce moment-là ?
Nights In White Satin des Moody Blues, See Emily Play de Pink Floyd, A Whiter Shade of Pale de Procol Harum, She’d Rather Be With Me des Turtles, San Francisco de Scott McKenzie et plein de singles des Beatles, des Stones, des Monkees, des Beach Boys et des Kinks. Le premier album que j’ai vraiment adoré c’était Argus de Wishbone Ash. Et aussi Moving Waves de Focus et Barnstorm deJoe Walsh. J’ai aussi beaucoup écouté Steely Dan quand j’avais dans les 13-14 ans et David Bowie.
Est-ce que tu aurais une anecdote marrante à me raconter de ton enfance, pas forcément liée à la musique ?
En 1970, j’avais 11 ans, je me suis cassé le bras en jouant au foot. Mon équipe, le Celtic, jouait sa deuxième finale de coupe européenne face à Feyenoord et il avait été annoncé dans la presse que le lendemain du match les joueurs allaient se pointer dans une boutique de vêtements en ville. Moi j’étais dispensé d’école à cause de mon bras dans le plâtre et j’ai réussi à convaincre ma grand-mère de m’emmener dans ce fameux magasin. En vérité j’avais peu de chance de voir qui que ce soit, c’était bondé de monde. Jusqu’à ce qu’un des gars de la boutique s’aperçoive de mon bras cassé et m’invite à rencontrer toute l’équipe à l’abri de la foule. Le Celtic a perdu la finale 2-1 mais c’était un grand jour pour un petit garçon de 11 ans qui a rencontré ses héros !
Quelle est la première chanson que tu as écoutée aujourd’hui ?
Aladdin Sane de David Bowie. Je continue à être un grand fan de Bowie.
Est-ce qu’il y a une chanson qui te fait pleurer ?
Il y en a quelques-unes, plutôt des chansons bien connues du public. Il y a Blue Guitar de Justin Hayward et John Lodge. Aussi Send In the Clowns de Judy Collins et Bridge Over Troubled Water de Simon & Garfunkel… et j’allais oublier Songbird de Fleetwood Mac.

Quelle chanson d’un autre artiste aurais-tu aimé écrire ?
I Saw The Light et Hello It’s Me, toutes deux de Todd Rundgren. Perfect Circle de R.E.M. … Let It Be de Macca pour les Beatles et Bridge Over Troubled Water de Paul Simon.
En dehors des musiciens, qui serait ton influence artistique majeure ?
Tous mes héros appartiennent au monde de la musique. Mais je pense que je dirais le footballeur Henrik Larson, qui a joué pour le Celtic. Pour son dévouement et son désir de faire de son mieux en toutes circonstances et toujours avec beaucoup d’humilité.
Si tu pouvais voyager dans le temps tu choisirais quelle époque ?
Je retournerais en 1967. Pour moi 1967-77 sont les meilleures années pour la musique. Dans tous les domaines, de la pop au prog rock, le RnB, le punk… la new wave…. le disco… tout s’est passé pendant ces 10 années. De nos jours, on compartimente les styles dans de petites boites. Quand j’étais plus jeune, sur Radio 1 de la BBC tu pouvais écouter Bob Marley, les Buzzcocks, David Cassidy, Sweet, les Stranglers, et The Osmonds par exemple dans la même émission.
Est-ce que tu te souviens du moment où tu as décidé de devenir auteur-compositeur-interprète ?
Oui, je travaillais comme menuisier/charpentier à l’époque et j’avais des collègues de boulot qui jouaient dans des groupes de reprises. Les week-ends, il m’arrivait de les accompagner à leurs concerts et un soir ils m’ont invité sur scène pour interpréter une chanson avec eux. C’était la version de Bowie de Knock On Wood. J’ai adoré l’expérience, ça m’a mis le pied à l’étrier.
Est-ce que tu as un instrument, un endroit et un moment spécifiques pour composer ?
J’écris toujours à la guitare et je m’aide aussi parfois d’un vieux synthé Casio. La musique vient en premier, par exemple une mélodie vocale qui peut surgir à n’importe quel moment dans ma tête. J’écris toujours à la maison, mes proches sont habitués de me voir couper le son de la télé le temps d’enregistrer les idées qui apparaissent sur une k7. Plus tard, je bosse sur une version plus complète sur mon ordi.

Est-ce que tu as un nouvel album en préparation ?
J’ai enregistré 95% de mon nouvel album à dominance acoustique. Ça s’appelle Atoms & Energy. J’ai été retardé par le Covid 19 mais le plan est de le finir dès que possible. C’est mon Automatic For The People à moi, dans le sens où la base est acoustique, avec quelques percussions, un piano et des harmonies vocales. L’une des chansons a un son qui fait penser à celui des albums After The Gold Rush ou Harvest de Neil Young. Une autre sonne comme une relique de 1969, un peu comme une rencontre entre les albums Manasas de Stephen Stills et Abraxas de Santana… avec de chouettes congas, des percussions latines. L’album est produit par Johnny Smillie, qui a travaillé sur mes deux derniers albums et je suis entouré des mêmes musiciens.
Est-ce qu’il y a une autre question que tu aurais aimé que je te pose ?
Non, je n’en ai aucune en tête. La question à laquelle je suis un peu fatigué de répondre, parce qu’on me l’a trop posée, c’est: « d’où vient le nom de ton groupe, les Cosmic Rough Riders ?” J’y ai répondu très sérieusement très longtemps puis je me suis décidé dans les dernières interviews à raconter n’importe quoi !
Laquelle de tes chansons aimerais-tu utiliser pour illustrer cette interview ?
Yesterday’s A Waste Of Time par Daniel Wylie’s Cosmic Rough Riders, qui apparaît sur l’album Chrome Cassettes.
Discographie
1999 : Cosmic Rough Riders – Deliverance
2000 : Cosmic Rough Riders – Panorama
2000 : Cosmic Rough Riders – Enjoy The Melodic Sunshine
2002 : Cosmic Rough Riders – Pure Escapism
2004 : Daniel Wylie – Ramshackle Beauty
2005 : Daniel Wylie – Postcards
2006 : Daniel Wylie – The High Cost Of Happiness
2008 : Daniel Wylie & Cosmic Rough Riders – The Very Best Of
2008 : Daniel Wylie – Car Guitar Star
2013 : Daniel Wylie – Fake Your Own Death
2015 : Daniel Wylie’s Cosmic Rough Riders – Chrome Cassettes
2016 : Daniel Wylie – Best Of the Solo Years (2004 – 2014)
2017 : Daniel Wylie’s Cosmic Rough Riders – Scenery For Dreamers