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Les Secrets les Mieux Gardés de la Pop (3) : Brent Cash

Brent, comment est-ce que tu te décrirais ?

Je suis quelqu’un qui pourrait passer inaperçu. Je suis plutôt introverti, disons à 80%. Pour les autres 20%, je faisais le clown dans la classe jusqu’à mes 14 ans. Aujourd’hui, ces 20% aiment faire rire les gens qui sont autour de moi, mais au bout d’un moment, il faut que je me replie sur moi à nouveau.

Où es-tu né ?

A Knoxville, dans le Tennessee.

Est-ce qu’il y avait beaucoup de musique à la maison ?

Oui, mes deux sœurs aînées (j’ai ensuite eu un petit frère et une petite sœur), nos parents, les oncles et tantes avaient chacun entre 10 et 30 vinyles ou K7. Ma tante Sue avait une belle collection de 45 tours, la plupart datant d’avant les Beatles, ce qui les rendait très exotiques. Pas mal d’Elvis, de la country-western et les artistes du label Atlantic, comme par exemple Lavern Baker, Ruth Brown. Je crois avoir lu, dans le magazine Goldmine, une interview dans laquelle Jerry Wexler expliquait que ces artistes n’avaient jamais vendu beaucoup de disques dans le sud des États-Unis.

Tes parents écoutaient quoi en particulier ?

Mes premiers souvenirs remontent à l’année 1970, à l’époque mes parents avaient à eux d’eux environ 20 K7 de 8 chansons. Je sais que certains enfants ont tendance  à montrer leur différence par rapport aux goûts musicaux de leurs parents, mais moi j’aimais tout, sans trop y réfléchir. Il y avait par exemple le Best Of Bee Gees, chez Atco, Wichita Lineman de Glen Campbell, Sounds Of Silence de Simon and Garfunkel, Telstar et The Lonely Bull des Ventures, la chanson Hey Jude et l’album Abbey Road des Beatles. Je me revois avec mon père en train d’acheter la compilation The Greatest Hits of Eric Burdon & The Animals, un soir qu’on se baladait à Rome (en Georgie). Nous habitions à côté, à Cedartown. J’ai appris plus tard que pas mal de maisons de disques avaient demandé à la société Ampex de confectionner leurs K7. Elles avaient toutes des boîtiers de couleurs différentes, selon les labels. La K7 des Animals, qui étaient chez la MGM, était en or brillant et rose bonbon et j’avoue que j’ai été conquis par le design, pour moi ces combinaisons de couleur donnaient une valeur ajoutée à la musique ! Le souvenir de cet achat avec mon père est encore très vivace dans ma tête, je crois que c’était surtout pour la chanson San Franciscan Nights qu’il voulait écouter sur son lecteur de K7 et danser.

Est-ce qu’ils t’ont encouragé à faire de la musique ?

Ma mère s’est débrouillée pour mettre de côté un peu d’argent pour m’offrir mon premier véritable instrument, un set de batterie, je n’en ai jamais acheté d’autre d’ailleurs, c’est lui qu’on retrouve sur mes trois albums (produits par le label Marina Records). Mes parents ont bien souffert pendant mes années d’apprentissage de la batterie ! Quand j’avais 18 ans, mon père m’a conduit à Statesboro, à deux heures de la maison, pour une audition auprès du Jazz Band du Georgia Southern College. J’y ai obtenu une bourse d’études. Heureusement que mon père était là pour toute la partie entretiens, je ne m’en serais jamais sorti tout seul. Il m’a accompagné comme ça pendant des semaines et je suis sûr qu’il n’en pouvait plus de traverser l’Etat comme ça jusqu’à Atlanta, mais il l’a fait pour moi.

Est-ce que tu aurais une anecdote d’enfance qui t’a marquée ?

Je n’ai pas beaucoup déménagé quand j’étais petit et j’avais la chance d’avoir ma propre chambre. Je fermais la porte et écoutais des disques pendant des journées entières, dès l’âge de 4 ans. J’avais hérité du gros lecteur de disques semi portable de mon père. C’était un modèle muni d’un tube, qui chauffait et rien que de penser à l’odeur de ce tube, je fais un bond en 1973. Je l’ai utilisé jusqu’à ce qu’on ne puisse plus rien en tirer. Puis j’ai eu un General Electric « Show and Tell ». Aujourd’hui encore j’utilise des platines pour pouvoir écouter mes vinyles.

Brent Cash
Commentaire de Brent: j’ai le même rictus que que quand j’étais bébé !

Est-ce que tu pourrais me citer deux ou trois chansons qui te touchent tout particulièrement ?

Il y a certains disques qui devraient te ficher la nausée tellement tu les as entendus, mais tu continues. Dans mon cas, il y a la version de Stevie Wonder du Light My Fire des Doors. L’original est sorti quand j’étais petit, il a été numéro 1 et je l’ai entendu sans même m’en rendre compte un peu partout où on me trimbalait. J’ai comme une sensation bizarre de revivre quelque chose à chaque fois que je l’entends. Cette chanson est construite autour de deux accords, qui se repoussent et s’entremêlent en même temps par magie. Ils provoquent en moi plein de sentiments sans lien entre eux qui s’entrechoquent. Un petit mélange de choses qui ne vont a priori pas ensemble : de la beauté et une torpeur quasi hitchcockienne. Une magie confuse pour l’âme. J’aime la version de Stevie Wonder, parce qu’il chante un tiers plus haut que dans celle des Doors, ça sonne vraiment comme des nuages de tempête qui se lèvent sur l’horizon par une fin d’après-midi. Avant de faire de l’ombre.

Il y a aussi Daphnis Et Chloé Suite no. 2 de Ravel. Je pense surtout à la première moitié du morceau, lente et majestueuse, même si la deuxième partie, plus rapide, est également géniale. J’adore la version de Toscanini, qui date de 1949. Même sensations que pour Light My Fire, mais encore plus profondément spirituelle. Si vous voulez savoir comment sonnent un lever de soleil, un après-midi et un coucher de soleil et que vous possédez déjà Days Of Future Passed des Moody Blues, il ne vous manque plus que Ravel. Il y a aussi Heart Of The Sunrise de Yes. Je l’ai entendue pour la première fois quand j’avais 6-7 ans, ma sœur Pam avait emprunté la K7 de l’album (Fragile) à son fiancé et futur mari. Quand tu arrives au solo de piano, presque à la fin du morceau, il y a comme un genre de connexion religieuse, j’en suis sûr. Ça me le fait à chaque fois. Ce groupe a été vilipendé par plein de critiques musicaux à l’époque. Avant d’être réhabilité par les générations suivantes. C’est l’un des morceaux de bravoure de Bill Bruford, plutôt réactionnaire par rapport à ce qui se faisait apparemment à ce moment-là. Un chef-d’œuvre avec un riff d’ouverture abrasif. Personnellement, je ne vois pas de grosses différences entre cette période dorée de Yes et la grande époque de Burt Bacharach. Des accords surprenants, de belles mélodies. On leur reprochait leur virtuosité (qui à mon avis avait été mise en réserve pour le bien de la chanson) et leur manque de sensibilité, à la différence par exemple du rock des années 50, mais tu te rends compte qu’il y a un cœur qui bat sur ce titre. La voix de Dionne Warwick aurait très bien sonné d’ailleurs !

Est-ce qu’il y a un artiste que tu écoutes compulsivement quand tu ne te sens pas bien ?

J’ai commencé, il y a quelques années, à faire des compilations sur des CD-R d’artistes de sunshine pop et de soft pop que j’avais découverts il y a longtemps, genre mes deux chansons préférées de chaque chanteur et ça s’est transformé en une très longue playlist de 200-300 chansons. Une année, j’ai tout écouté : ça m’a pris de mars à octobre ! Le top du top de la musique qu’on trouve dans Love, American Style (série télévisée diffusée entre 1969 et 1974), avec des changements d’accords compliqués, de gros arrangements orchestraux, des harmonies jazzy et des paroles super positives. Un groupe comme Free Design, des artistes solos comme Mark Eric, Roger Nichols et plein de groupes factices qui n’existaient pas vraiment et avaient été concoctés en studio. Des titres qui n’ont jamais été classés dans les charts comme Sunrise Highway des Spurrlows. Cette playlist est quasiment imbattable pour te soigner les jours où tu n’as pas trop le moral.

Quel est le premier disque qu’on a offert ?

Dur de savoir parce que j’ai commencé à écouter de la musique très jeune. A chaque fois, pour mon anniversaire et à Noël, je demandais qu’on m’achète un disque. Pour Noël 1970, j’ai reçu une k7 8 titres du Best of Tommy James & The Shondells et un 45 tour de I’ll Be There des Jackson 5, je crois. J’ai des photos de ce jour-là, on y voit une pochette de disque de la Motown avec une étiquette bleue estampillée d’un 45 dessus, et à côté une K7 GRT 8 pistes qui ressemble à celle de l’album de Tommy James. Un bon début grâce au Père Noël !

Le premier que tu as acheté ?

On m’en a offert beaucoup ! Le premier que j’ai acheté moi-même, je dirais Van Halen 2 ou peut-être un album solo d’Ace Frehley (guitariste du groupe Kiss).

Est-ce que tu aimerais ajouter quelque chose ?

J’aimerais ajouter que je suis reconnaissant à Dieu, mes amis, la famille et ceux qui m’écoutent.

Laquelle de tes chansons tu aimerais que j’utilise pour illustrer cette interview ?
I’m Looking Up.

Discographie
How Will I Know If I’m Awake (2008)
How Strange It Seems (2011)
The New High (2017)

www.brentcash.net

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