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Les Secrets les Mieux Gardés de la Pop (12) : Anders Ladegaard

Anders Ladegaard se définit lui-même comme un artiste « visuel et auditif « . En plus de la musique, Anders pratique le dessin, la photo, l’animation. Il a réalisé des pochettes d’albums pour d’autres artistes, des clips et des installations d’art moderne. Il a évoqué pour nous ces différentes activités, en commençant par la chanson, sa voix et son grand-père.  

Comment est-ce que tu te décrirais, Anders ?

Je dirais positif, consciencieux, ambitieux, agité, un peu susceptible, mais j’y travaille.

Où est-ce que tu as grandi ?

Dans un petit village du Danemark proche d’une ville moyenne. J’adorais la nature qui nous entourait et depuis chez nous on avait une vue sur la campagne à perte de vue. On était un peu à l’écart de tout ce qui pouvait se passer en dehors de cet univers. A partir de l’adolescence, j’ai un peu plus fréquenté la ville voisine, qui était pleine de richesses artistiques, notamment pour la musique.

Tu es un artiste pluridisciplinaire, musique, peinture… Qu’est-ce qui est venu en premier ?

J’ai commencé par la musique et c’est toujours la dominante, puis j’ai eu envie de m’exprimer autrement, par le dessin, la peinture, et j’ai fait un master en design. Aujourd’hui toutes ces disciplines sont liées, disons que ma musique est visuelle et que mes dessins sont toujours accompagnés de musique.

Anders Ladegaard

Dessin d’Anders intitulé Home

Est-ce que tes parents faisaient de la musique ?

Il y avait deux pianos à la maison, des tambours, une trompette et des guitares. Mes parents jouent, et il y a toujours eu plein de musiciens dans la famille de mon père. Mon grand-père avait une vision très décomplexée et complètement informelle de la musique. C’était juste une activité comme une autre. Du coup, dès mon plus jeune âge, j’ai été encouragé à jouer avec les instruments qui m’entouraient chez nous et chez lui. Plus tard, quand ils ont compris que j’avais suffisamment de motivation, ils m’ont envoyé à une école de musique pour y étudier la guitare classique. J’en ai fait pendant environ 8 ans. Ils ont pris tout ça très au sérieux et vérifiaient que je faisais bien mes exercices. Mais dès qu’ils ont vu que j’étais plus attiré par la guitare rythmique, ça ne les a pas dérangés que je laisse tomber l’école de musique. J’ai beaucoup appris pendant mes leçons de guitare classique, une certaine discipline et qu’il faut travailler dur pour obtenir un bon résultat.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=30&v=MjNMymzLnlI

Est-ce que tu as des frères et sœurs ?

Je suis fils unique et je pense que ça a également été déterminant dans mon choix de devenir artiste. J’ai passé beaucoup de temps seul à faire de la musique, peindre, dessiner, et jouer avec mes Lego. Quand j’étais seul j’étais en mode bâtisseur, je construisais. J’ai par exemple construit une réplique en Lego de ma guitare électrique préférée ! Quand mon meilleur copain venait, on utilisait mes œuvres et on inventait des histoires. J’ai lu que le langage chez les enfants uniques pouvait se développer plus rapidement que chez les autres parce qu’ils sont exposés essentiellement au discours des adultes. Je pense que ça a été la clé de mon développement personnel et artistique, le langage est pour moi la porte de l’éveil. Le revers de la médaille, c’est que je n’ai jamais été à l’aise au sein d’un groupe. J’ai toujours voulu faire partie d’un groupe, je suis poli et bien éduqué mais je ne sais pas jouer avec les autres.

Clip d’animation réalisé par Anders

Est-ce que tu pourrais choisir des chansons qui t’émeuvent tout particulièrement ?

Present Tense de Pearl Jam. Une de mes chansons préférées, sans doute parce que je l’ai entendue la première fois quand j’étais ado, à un moment où mon esprit était grand ouvert. Ce titre a tout. La manière dont il est construit, les arrangements, le son et la voix. Tout s’assemble parfaitement. Et ça me transporte encore à chaque fois que je l’entends, après plus de 1000 écoutes. Les paroles touchent également un point très sensible chez moi. Si je devais choisir une chanson pour mes funérailles, ce serait celle-là. Il y a aussi The Things We’ve Handed Down de Marc Cohn, une superbe chanson à propos de ce que tu hérites de tes parents et de tes grands-parents et ce que tu transmets. Ça me rappelle mon grand-père et mes vacances d’enfance à chaque fois que je l’entends. Et comme je suis récemment devenu père, j’ai un nouveau regard sur cette chanson, chaque fois j’y découvre quelque chose de nouveau. Il y a aussi Flight Of The City de Johann Johansson. J’ai eu la chance de travailler plusieurs années sur les pochettes de ses albums. Il est hélas décédé il y a un an et j’ai depuis beaucoup réécouté ce titre. Il me fait penser à lui et ce pourquoi il vivait, en temps qu’homme et en tant qu’artiste. C’est l’un des plus beaux morceaux de musique que j’ai entendus. C’est simple et complexe à la fois, comme si elle détenait des millions d’histoires et d’endroits.

Quel est le premier disque que tu as reçu en cadeau ?

Ring Of fire de Johnny Cash. Je l’ai eu en même temps que ma première guitare, un cadeau de mon grand-père quand j’étais enfant. J’ai passé toute la journée avec ma guitare dans les bras en train d’écouter cette chanson. Il y a même une photo !

Anders Ladegaard

Qu’est-ce qui t’a inspiré ta chanson Home ?

C’est une métaphore de mon monde intérieur. Plus concrètement, j’avais quitté la maison de mes parents où je bénéficiais d’un certain confort matériel et spirituel et c’était le moment pour moi de fonder mon propre foyer, un endroit où tu peux te relaxer, où tu n’es pas jugé, ce que j’ai fait depuis.

J’aime beaucoup le traitement des différentes voix qui se superposent et s’enlacent dans Home, comment est-ce que tu as travaillé ?

Anders Ladegaard - HomeÇa me fait plaisir que tu dises ça parce que j’ai toujours bien galéré au moment d’enregistrer ma voix. C’est l’instrument le plus difficile à maîtriser. Il m’arrive souvent de détester ma voix et j’entends le moindre défaut. Autant je suis à l’aise à la batterie ou à la guitare et il y a une certaine distanciation avec ces instruments, mais la voix c’est si personnel, si émotif ! Il suffit de rien pour qu’elle soit voilée ou que tu fasses des fausses notes. Et il y a une différence entre ta voix que tu entends au moment de chanter et le résultat, c’est parfois frustrant. En général, je superpose plusieurs tons de ma voix, je la double, je la triple et pour Home j’ai un ami qui a une voix quasiment identique à la mienne, il m’a accompagné pour la plupart des titres et ça a donné de l’amplitude et du relief. Par contre, c’est parfois difficile de recréer tout ça en concert !

Est-ce que tu as un endroit privilégié pour composer ?

Partout, tout le temps, sur mon téléphone. Le plus dur c’est de produire toutes ces chansons, j’ai besoin de le faire à tête reposée, mais les mélodies c’est constant, rien qu’aujourd’hui j’en ai trouvé une en téléchargeant des fichiers et une autre en attendant mon déjeuner.

Comment ça se passe quand tu as plusieurs mélodies en chantier en même temps ?

Je peux travailler sur différents titres en même temps, je passe de l’un à l’autre et je les réécoute des milliers de fois jusqu’à ce que je sois satisfait. Parfois un embryon de mélodie d’une chanson se retrouve dans une autre chanson. La clé de voûte c’est la mélodie, et si elle n’est pas assez convaincante quand je la réécoute, je ne vais pas plus loin, je me dis que si moi-même je ne tombe pas amoureux de cette mélodie ce sera compliqué pour les auditeurs. J’ai aussi des démos que j’aime mais je ne sais pas encore quoi en faire. Avec le temps, j’ai une plus grande capacité à trouver des mélodies qui vont me plaire, les produire est une autre affaire. Avec le temps, ma vanité s’est un peu estompée, je travaille plus pour le bien de la chanson que pour mon ego, la vanité est la pire ennemie de la créativité.

Est-ce que tu as un nouvel album en préparation ?

Oui, je suis en train d’expérimenter à fond pour essayer de trouver un nouveau son, je bouge pas mal et je travaille avec plusieurs artistes danois parce que je veux me renouveler. J’ai plein de chansons pour un nouvel album mais pour les paroles, j’aimerais trouver une histoire qui les unit entre elles. J’attends d’avoir vraiment quelque chose à dire. Je compose aussi la musique pour un chouette projet visuel et pour un livre d’enfants.

Affiche du film Sicario créée par Anders

Est-ce qu’il y a un sujet dont tu aimerais parler ?

Oui, je voulais parler du moment qu’on ressent une fois qu’on maîtrise bien un instrument, un art, et que soudain on réalise qu’on a la possibilité de recréer avec une guitare ou un crayon le projet qu’on a dans la tête, c’est transcendant, ça arrive après d’énormes efforts comme quand on apprend à marcher. J’ai passé toute mon enfance, mon adolescence, à pratiquer et aujourd’hui j’en récolte les fruits et j’ai une certaine sensation de liberté, aussi parce que je n’ai pas l’impression de dépendre des autres.

Laquelle de vos chansons est-ce que tu aimerais qu’on utilise pour illustrer cette interview ?15

In Your Arms, la version avec l’orchestre philharmonique de Prague.

www.andersladegaard.dk

Discographie
U The Me (EP) – 2005
Small Collisions – 2013
Home –
2015

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